Transports publics : le mauvais coût de la gratuité

Demain, on rase gratis. Les campagne électorales se suivent mais les bonnes (?) recettes ne changent pas : on y promet des lendemains qui chantent. Par exemple, pour les transports publics. Gratuits pour tout le monde le week-end ou gratuits, tout le temps, pour les moins de 26 ans. Sauf que la gratuité a un coût et que, là, les estimations restent fantaisistes.

Même les estimations du très sérieux ( ?) Institut Montaigne, reprises par Ouest-France (en date du 4 mars), sont à prendre avec précaution. Dans les “promesses de campagne passées au crible”, le coût réel de la gratuité des transports est en effet minoré. On ne prend en effet en compte que la conséquence mécanique (le manque à gagner en achat de tickets) d’une telle mesure.  Or, quelle serait la première conséquence de la gratuité ? Une fréquentation plus importante des transports publics. Les élus –qui ne prennent ni le tramway ni le bus – doivent ignorer l’état de saturation du réseau. Sans augmentation du nombre de trams et de bus et sans amélioration de leur fréquence, la gratuité pourrait être rapidement contre-productive et dégoûter à jamais l’usager potentiel d’avoir recours à ce mode de transport. Les effets induits (et leur coût !) sont étrangement passés sous silence.

Oubliant le coût des investissements nécessaires à la gratuité, en personnels et en matériels, l’Institut Montaigne a néanmoins calculé le coût des mesures annoncées : 17 millions d’euros pour la gratuité du week-end, promise par Johanna Rolland, 20 à 23 millions d’euros pour la gratuité promise aux moins de 26 ans par Julie Laernoes.

Après une simple observation de bon sens – la gratuité a bien un coût – se pose une question toute simple elle aussi : où trouve-t-on l’argent ? Pas question d’annoncer une augmentation de la fiscalité. Pourtant, l’heureuse (?) élue n’aura pas d’autre choix. À moins de faire des économies ailleurs. Mais personne ne vous dira où et comment on trouvera ces dizaines de millions.

Conclusion que ne donne pas l’Institut Montaigne : la gratuité n’est pas forcément un bon coup.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *