Plus de détails diaboliques pour le Fonds de dotation de L’Arbre aux Hérons

  • Le diable est dans les détails, dit-on. Ces détails, le Fonds de dotation de L’Arbre aux Hérons paraît s’acharner à les multiplier.

Dans sa chronologie, d’abord. Sa création a été décidée le 26 juin 2017 par le conseil de Nantes Métropole. Il n’a été créé que le 11 novembre 2017. Pourtant, le recrutement de sa déléguée générale avait été lancé près de deux mois plus tôt. En double exemplaire, même. Une campagne de financement participatif devait être lancée fin 2017, pour 200.000 euros. Elle l’a été au mois de mars 2018, pour 100.000. Les donateurs devaient recevoir leurs récompenses entre mai et juillet. Ils n’en ont reçu qu’une partie, dans les derniers jours de juillet. De par la loi et ses statuts, les fondateurs disposaient de 90 jours après la création du Fonds pour verser sa dotation initiale de 15.000 euros. Il leur a fallu près de 120 jours : elle n’a été versée que le 7 mars 2018. Enfin, Le Fonds devait publier les comptes de son exercice 2017 au Journal officiel (J.O.) au plus tard le 30 juin 2018. Il l’a fait fin juillet.

Quoique… des comptes, ça ? Les experts comptables pourront s’amuser à en recenser les bizarreries, à commencer par l’écart de 1 euro entre le montant du passif et celui de l’actif. Mais surtout, à ces quelques chiffres qu’on dirait griffonnés sur un coin de nappe en papier, il manque quelque chose d’essentiel : ils ne sont pas certifiés par un commissaire aux comptes, ainsi que la loi l’exige.


Un commissaire aux comptes a pourtant été désigné (RSM). Il a bien envoyé sa facture au Fonds (2.400 euros). Alors, pourquoi les comptes ne sont-ils pas certifiés ? Il y a sûrement un détail qui coince. Quand le commissaire aux comptes relève « des faits de nature à compromettre la continuité de l’activité »précise la loi, il doit demander des explications au président du conseil d’administration et prévenir le préfet. Trop de dépenses, pas assez de recettes, cela pourrait faire partie des « faits » visés… Et Bruno Hug de Larauze, président du Fonds de dotation de L’Arbre aux Hérons n’est peut-être pas trop ravi d’avoir été envoyé en première ligne par Johanna Rolland.

Les problèmes du Fonds de dotation de L’Arbre aux Hérons pourraient en outre provoquer un dommage collatéral. Son déficit considérable de 2017 est dû essentiellement aux 77.680 euros facturés par Le Voyage à Nantes pour la sous-location de la station Prouvé, des travaux d’aménagement et surtout la mise à disposition de Pierre Orefice et l’une de ses collaboratrices – pendant moins de deux mois. Cette facture abracadabrantesque n’a pas empêché la SPL Le Voyage à Nantes de plonger dans le rouge en 2017. Mais sans elle, son déficit aurait dépassé le seuil psychologique du quart de million d’euros.

Sven Jelure

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