Nantes honorera le mois prochain les quarante-huit otages exécutés par l’armée allemande le 22 octobre 1941 en représailles contre l’assassinat du colonel Hotz deux jours plus tôt. Le monument dit « aux Cinquante Otages », conçu par Marcel Fradin et Jean Mazuet, a été érigé en leur mémoire. Il comprend un obélisque formé de cinq flèches, deux statues et leur entourage.
Ledit entourage a été discrètement rogné du temps de Jean-Marc Ayrault, lors de la construction de la ligne 2 du tramway en 1993, puis aux premiers temps du mandat de Johanna Rolland, en 2014. Et pourquoi pas ? Le monument n’était pas protégé, la ville en disposait à sa guise.
Enfin, tout de même, un arrêté préfectoral du 10 mai 2017 l’a inscrit aux monuments historiques. Ce classement a été publié au Journal officiel du 3 mai 2018. Le périmètre de protection est précis : il comprend l’ensemble du monument « y compris ses murs de soutènement et emmarchements, selon l’emprise délimitée par un trait rouge sur le plan annexé à l’arrêté ».
Le plan en question, le voici :
Le trait rouge est parfaitement visible. On devine bien l’ablation effectuée au profit du tramway dans la partie nord-ouest du bâtiment, côté quai de Versailles. Mais ça c’était avant. À présent, le monument est intouchable. Ou pas ? La ligne 2 du tramway a été rénovée cet été entre le pont Saint-Mihiel et la place du Cirque. Et voici ce qui s’est passé :
Pour ériger ce nouveau poteau, on a encore grignoté le monument aux Cinquante Otages. Même pas un mètre carré au sol, certes, mais l’aspect du monument en est sensiblement affecté. Oh ! la Semitan a sûrement obtenu l’autorisation du préfet de région, indispensable pour des travaux sur un monument historique. Vous ne l’avez pas vue affichée sur le chantier ? C’est sûrement que vous n’avez pas bien cherché.
Sven Jelure
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