Toute la presse en parle : juillet 2018 a été une période moins faste que l’été 2017 pour le tourisme en France.
L’an dernier, Le Voyage à Nantes avait embouché des trompettes victorieuses : les touristes étaient venus plus nombreux dans la ville. Assurément. Comme à peu près partout. Un peu plus qu’ici, un peu moins que là. Le littoral breton avait fait mieux.
Et en 2018 ? A vue de nez, Nantes n’échappe pas à la tendance. « Au Hangar à bananes, le mois de juillet n’a pas été aussi fructueux que les années précédentes », titrait Ouest France lundi soir. Les installations du Voyage à Nantes n’immunisent pas l’économie touristique locale. Ont-elle jamais eu un effet véritable, d’ailleurs ? En tout cas, il s’est vite émoussé.
Après Les Allumées, seul vrai titre de gloire de sa longue carrière, Jean Blaise expliquait avoir volontairement limité le festival à six éditions. Et encore la sixième, La Havane, n’avait-elle pas eu lieu pour cause de fâcherie avec Cuba. Une de plus aurait été une de trop. Le Voyage à Nantes en est à sa septième édition.
Google Trends
Voici un indice qui ne trompe pas. Google Trends permet de voir à quoi s’intéressent vraiment les internautes. Qu’enseignent leurs recherches en ligne sur « Le Voyage à Nantes » (ou « le voyage a nantes » : si les capitales n’ont pas d’incidence, l’accent sur le « à » en a une) ?
Les recherches n’ont jamais été plus nombreuses que la première année, en 2012, et même plus précisément lors de la campagne de lancement. Les recherches sur « le voyage à nantes » au mois de juin 2012 forment l’indice 100. Les recherches sur « le voyage a nantes » ont atteint leur maximum, à l’indice 34, le même mois, en juin 2012. Pour le mois de juillet, voici les résultats d’année en année, en indice, au niveau mondial :
Recherches sur |
2012 |
2013 |
2014 |
2015 |
2016 |
2017 |
2018 |
« le voyage à nantes » |
61 |
32 |
33 |
47 |
37 |
31 |
15 |
« le voyage a nantes » |
17 |
14 |
18 |
26 |
16 |
17 |
8 |
La tendance à la baisse est donc claire et s’accentue fortement en 2018. Au niveau français, l’évolution est comparable. Et pour cause : les recherches effectuées sur Google émanent de France pour la plupart. Google Trends n’est pas en mesure de citer un pays étranger d’où émanerait ne serait-ce que 1 % des recherches, et cela quelle que soit la période considérée (depuis une heure, depuis un jour… ou depuis 2004, comme dans le graphique ci-dessus).
Le tourisme étranger à Nantes ne progresse pas plus qu’ailleurs et dépend des évolutions de l’économie internationale. Au bout de huit ans, Le Voyage à Nantes n’a pas été capable d’imposer Nantes comme une destination internationale ainsi que l’espérait Jean-Marc Ayrault. Il reste une manifestation essentiellement franco-française et Nantes doit remettre au pot chaque année pour obtenir un effet de moins en moins porteur.
Sven Jelure
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