Ne pas manquer de pots…
Promettre toujours plus reste le principe de base de toute campagne électorale. Johanna Rolland ne manque pas de souligner que, si beaucoup a déjà été fait pour améliorer le sort des Nantais depuis 2014, un nouveau mandat ne sera pas de trop pour mener à bien la mission qu’elle s’est fixée : rendre la plus belle ville du monde encore plus belle. Une ville où la nature sera, demain, encore plus présente.
Après une vaste campagne sur “la nature en ville”, destinée à faire oublier l’abattage massif de platanes (du quai Henri-Barbusse à l’allée Duguay-Trouin…), Johanna Rolland a inauguré, en ce début de campagne, le “Jardin extraordinaire” appelé à “servir d’écrin” (sic) au futur Arbre aux hérons. Force est de constater que, si la plus grande incertitude continue de planer sur ce projet, le jardin de la carrière Misery bénéficie d’un joli succès de curiosité. Même si, pour y aller, les moyens de transports publics restent à l’état de projet. Mais, là encore, ça ira mieux demain (air connu…).
Il reste que, pour gagner ce Jardin extraordinaire, on peut cheminer le long du quai de la Fosse, baptisé “quai des plantes” sur une partie du parcours. En fait de plantes, ce sont surtout des arbrisseaux et des arbres en pots qui ont été disposés le long du fleuve. Plus ou moins bien entretenu, ce quai des plantes est assez représentatif d’une approche très urbaine de “la nature en ville” : que ce soit place Royale ou place Graslin, par exemple, Johanna Rolland aime surtout “la nature en pots”. Vous les aviez remarqués, vous, ces petits arbres place Royale ? Sagement alignés et collés aux façades, ils se fondent dans un ensemble très minéral. L’avantage des arbres en pots ? Ils peuvent être aisément déplacés, remplacés ou… supprimés sans les hurlements d’une tronçonneuse qui provoquent immanquablement ceux des voisins.
Cet amour de “la nature en pots” touche en fait toute la ville. Avec la complicité du SEVE (service des espaces verts et de l’environnement), Claude Ponti en a en effet semé quelques dizaines au jardin des plantes. Des pots avec des plantations mais aussi des pots avec rien du tout, des pots vides dans un espace ludique pour les enfants. On l’aura compris, Nantes ne risque pas de manquer de pots !
Plus de nature, c’est aussi ce qui attend le quartier Commerce/Petite Hollande. L’organisation d’ateliers citoyens a permis de calmer un peu l’inquiétude des riverains. Ainsi, le square Daviais ne sera pas supprimé. Du moins en principe. Certains rêvaient d’y construire une rotonde. Aussi jolie que l’immeuble du square Fleuriot ? Allez savoir. Une partie du parking, la plus proche de la Loire, serait réaménagée et réservée à des activités de loisirs. Avec peu d’arbres et de la pelouse pour conserver la perspective vers le fleuve. Le projet de parking en sous-sol ? On en parlera mais plus tard. Pas question en effet de froisser les écolos qui ne veulent pas en entendre parler. Ces écolos, il faudra bien les ramener au bercail au second tour du scrutin municipal.
Johanna Rolland qui pensait avoir coupé les ailes des Verts (en rappelant à Ronan Dantec qu’il lui faudrait les voix du PS pour un nouveau mandat au Sénat !), reste toujours sous la pression des écolos. Ce qui fait dire à un observateur averti que son slogan d’écologie sociale ne trompe pas grand monde. De là à dire que, sur certains sujets, madame la Maire est un peu “empotée”, il y a tout de même un pas que nous ne franchirons pas.
Jules V.
Partager la publication "Nantes toujours plus nature"
Greenwashing d’autant plus hypocrite que l’industrie immobilière est la 1ère source de pollution en France.
Suffit de compter le nombre de grues dans une ville pour se faire une idée de son empreinte carbone.
Puis, le parvis de la guerre, en plein soleil, plein vent, pleine pluie va demander une énorme quantité d’eau pour être nettoyé. Tout comme l’engazonnement des voies de tram (ce système est une catastrophe sur ce point, le gazon étant déjà un gouffre, sur une voie ferrée, c’est encore pire).
Le Jardin extraordinaire (quel nom ridicule) a été fait dans l’urgence et les pertes de végétaux vont être énorme à court terme, et sûrement à long terme. Ce jardin est sur une dalle de béton.
Quant au Quai des Plantes, idem pour la consommation d’eau. Mais c’est plutôt bien vu pour une fois, cela reste un habillage à peu de frais pour un site qui en a bien besoin. Bon, en terme de respect moral de l’arbre, comme organisme vivant, c’est un lieu de torture.
Mais ces grands travaux ne laissent pas le même goût amer que ceux de l’aménagement de l’île de Nantes. La gare en avait besoin depuis 25 ans. Le quai de la fosse fait peine à voir depuis 20 ans.
L’île de Nantes étant une friche à l’époque, elle aurait bien pu attendre que l’âme de Nantes, la rive nord de l’estuaire de la Loire, soit réhabilitée. Les promesses d’intégration d’une économie autour du nautisme dans le Bas-Chantenay arrivent bien tard.
À quand un grand débat pour que les Nantais se réapproprient l’océan ?
Mais c’était tellement plus facile de planifier une friche. Enfin, facile. Entre les accès et la vie de quartier qu’on constate aujourd’hui, il semblerait que non.
Les plantes en pots et les places en plaques sont désormais inscrits dans l’ADN nantais. Déjà Jean-Marc n’aimait le vert que parfaitement maitrisé et confiné dans les portions congrues, de préférence sous forme de magnolias peu exigeant et que l’on peut aussi tailler en sapin de Noël pour toute l’année.
Souvenons-nous de Nantes 2013 European green capital ( en french ça fait plouc) : https://reporterre.net/Nantes-Green-Capital-ou-comment
« … la mairie avait eu la bonne idée de « verdir » le centre-ville.
En quelques jours, des dizaines de camions ont déchargé un peu partout d’énormes sacs (plus d’un mètre de haut, gros comme la moitié d’une voiture) remplis de plantes diverses allant des herbes en tous genres au petit arbuste, au lierre, etc.
Ces sacs (très moches, qui ont ensuite été graffés – pour faire plus « jeune » – avec des couleurs chatoyantes en « Nantes Green Capital ») étaient disposés en divers endroits de la ville et plus ou moins intégrés au décor ambiant. Le lierre pouvait monter sur un réverbère ou un poteau électrique, par exemple…
…Au bout du canal de l’Erdre (qui se termine au commencement du cours des Cinquante otages, devant la préfecture, là où les manifs se terminent généralement en faisant face aux cars de CRS), on avait recréé un décor de marais avec diverses plantes flottant sur des caissons en bois. Des caisses en bois disposées autour étaient autant de points de vue pour observer les espèces animales qui nicheraient dans ces petits ilôts flottants. »
Et ce « cher » marais artificiel au développé contrôlé, entièrement moulé à la paluche par Manaus :
https://lameformeduneville.blogspot.com/2009/06/la-machination-des-jardins-flottants.html