Un mariage et des enterrements
Comme il était prévisible, Julie Laernoes s’est ralliée à Johanna Rolland pour un nouveau mandat municipal. À défaut d’accord sur les grands dossiers touchant à l’avenir de Nantes, on a décidé de partager quelques éléments de langage : la future majorité municipale mettra en avant “l’impératif écologique et social”. Fermez le ban.
C’est donc reparti pour un tour. Le second en l’occurrence. Dès le 6 janvier, Nantes+ annonçait ce ralliement des Verts à Johanna Rolland (cf Des Verts déjà murs). À l’époque, les partisans de Julie Laernoes avaient dénoncé un article “partisan” en soulignant la volonté des Verts de “gouverner autrement”. Force est pourtant de constater que tout cela était écrit d’avance. Et ces “écolopportunistes” (selon la jolie formule de Guy Lorant, ex-dircom de la ville de Nantes) ont en fait entériné leur propre échec. Ouest-France pouvait donc titre : “Les Verts plébiscitent Johanna Rolland” ! Tout ça pour ça ?
Reniements en vue
L’accord intervenu au terme “de discussions intenses”, selon les éléments de langage fournis à la presse, n’est en fait qu’un rideau de fumée. D’accord sur rien (ou presque) jusqu’au 15 mars, Johanna Rolland et Julie Laernoes ont donc choisi de gouverner ensemble. Comme elles l’ont fait durant six ans déjà. Les Verts, ayant refusé de passer tout à fait pour des “godillots”, ont mis en avant leur liberté de vote… sauf pour le budget. Le budget qui est pourtant la seule chose qui compte par définition. Peu importe d’ailleurs quand on sait que les grands dossiers sont aujourd’hui examinés et votés par Nantes Métropole où Johanna Rolland disposera, quoi qu’il arrive, d’une confortable majorité.
Cet heureux (?) mariage annonce quelques enterrements. Quid du projet d’Arbre aux hérons ? De l’aménagement du bâtiment Cap 44 ? Du futur CHU sur pilotis ? Autant de divergences affichées hier et oubliées demain. Le 6 janvier, nous annoncions “un poste bien ronflant à la clé” pour Julie Laernoes. C’est fait. La voici “adjointe au climat et à l’alimentation”. Comme si le climat et l’alimentation étaient des compétences municipales… À défaut de faire la pluie et le beau temps, l’adjointe au climat aura toute liberté pour “faire des phrases”.
Rien en commun
Pour Margot Medkour, l’occasion était belle de railler ces Verts qui “ont choisi le reniement” (Ouest-France). D’ailleurs, rappelle la candidate de Nantes en commun, “ils passaient davantage de temps avec Johanna Rolland qu’avec nous”. Aucune surprise donc pour la candidate qui réclamait une “rupture” avec la politique de développement et de métropolisation de Johanna Rolland.
Au-delà des phrases rituelles sur cette nouvelle liste d’union Rolland-Laernoes, on ne saura rien sur ce qui attend vraiment les Nantaises et les Nantais pour les six ans qui viennent. Dès janvier, le programme de la candidate-à-sa-succession pouvait se résumer en un mot : continuer. Elle nous propose donc, en toute cohérence, de continuer… avec les mêmes. Avec de petits arrangements entre amis, négociés sur un coin de table.
Johanna Rolland a-t-elle renoncé, oui ou non, au parking souterrain de la Petite Hollande ? Votez pour nous, on vous en parlera plus tard… Idem pour l’ensemble des dossiers “sensibles” évoqués durant la campagne : Arbre aux hérons, CHU, transports en commun, place du vélo… Tout le monde serait désormais d’accord. Un mariage et combien d’enterrements ? Nantes+ essaiera de vous tenir au courant.
En attendant, on saura, comme hier, amuser le public avec d’autres projets ambitieux comme ce jardin potager en lieu et place de l’actuel CHU. On attend avec impatience la première récolte da carottes et de salades, une fois le terrain débarrassé de ses milliers de tonnes de béton et de matériaux pollués. Comme le disait joliment Julie Laernoes, le 31 mai, “l’écologie sort gagnante de cet accord”. Pour ce qui est de la transparence, par contre… La transparence dont Johanna Rolland avait fait, en 2014, le pilier de sa “nouvelle gouvernance”. Dont acte.
Dans un fauteuil
Sur le plan local, les six ans qui viennent s’annoncent aussi passionnants que les six ans écoulés qui ont vu Johanna Rolland et Julie Laernoes gérer la ville conjointement. Au mieux de leurs intérêts. Qu’importe la participation pour ce second tour, Johanna Rolland sera élue dans un fauteuil. L’accord avec les Verts aura tout juste balayé le peu de suspense que laissaient entrevoir les résultats du premier tour.
On a déjà oublié la proposition d’alliance rocambolesque de Valérie Oppelt : la candidate LREM imaginait réunir l’ensemble des listes (de droite et de gauche !) pour l’union qu’imposait, à ses yeux, la situation de crise. Dans le même temps, elle refusait la main tendue de Laurence Garnier, candidate de la droite et du centre. De quoi assurer une réélection triomphale à l’actuelle maire de Nantes. Il n’en fallait pas davantage pour que certains voient, dans ces manœuvres d’entre-deux tours, la main de… l’Élysée. Compte tenu des résultats médiocres de Valérie Oppelt, le 15 mars, LREM ne pouvait pas prétendre à une quelconque alternance. D’où la supposée consigne de ne pas faire de vagues à Nantes.
Tout va donc bien qui finit bien. Julie Laernoes a obtenu le poste d’ajointe dont elle rêvait. Un poste aussi stratégique que celui concédé à son colistier Florian Le Teuff, président de l’association À la nantaise. Après avoir combattu le projet de YelloPark, il se voyait bien adjoint aux sports. Le voilà désormais en charge… du rapprochement avec la Bretagne ! Ce qui ne va pas manquer d’inquiéter le département : Nantes se prépare-t-elle à faire sécession et à demander son rattachement à la Bretagne sans demander l’avis du département ? On en rit déjà en pays breton…
Julien Craque
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« Ce qui ne va pas manquer d’inquiéter le département : Nantes se prépare-t-elle à faire sécession et à demander son rattachement à la Bretagne sans demander l’avis du département ? »
Faudrait peut-être parler du Conseil Départemental, hein.
Il y a des militants qui ont proposé au Conseil Départemental de demander son avis au département, suite à une pétition réunissant 10% du corps électoral départemental, et suivant la loi. Le Conseil Départemental a refusé.
J’imagine que vous ne feriez pas l’amalgame Nantes et Municipalité JR, n’est-ce pas ?
« On en rit déjà en pays breton… »
Ah bah oui, le fameux complot breton… Entre les Bas-Bretons qui ont peur de se retrouver isolés face aux mastodontes Rennes / Nantes et les Rennais qui n’aiment pas trop voir leurs prérogatives sur la Bretagne offertes par Paris menacées par Nantes, on ne rit pas beaucoup non plus.
C’est une question sérieuse.
Comme d’hab, JR s’en prend dans la gueule, maintenant accompagnée des Verts et Oppelt mais pas une critique sur Garnier. C’est pourtant, et de loin (modulo la candidate RN… et encore, elle partait de zéro), la plus médiocre des politiques. Mais ça ne l’empêche certainement pas de rire avec sa majorité à l’hôtel de région. La gamelle est bonne.
La liste écolopportuniste devient pléthorique dans l’équipe pour les municipales de Johanna Rolland.
En sus des verts officiels, il faut ajouter l’électron qui a vendu sa liberté, non pas pour un plat de lentille, mais pour un siège de sénateur.
On ne sait plus trop de quel bord il se situe d’ailleurs, mis à part le clan opportuniste. Le mélange de vert et rose donne du gris, comme l’éminence qui semble se dessiner sur le terrain.
Terrain qu’il faut battre et occuper d’un point de vue médiatique en profitant de toute occasion. Par exemple pour apporter une supposée expertise en se joignant à un panel de spécialistes crédibles pour édicter des mesures complémentaires à celles émises par le gouvernement pour endiguer la propagation du virus,.
« « Il faut combattre les mauvais gestes des gens qui pensent bien faire», insiste Ronan Dantec. Et une seule règle devrait prévaloir pour les consommateurs : «Quand on touche un produit, on le prend», poursuit Didier Lepelletier qui grogne aussi contre le masque mal porté. « On ne met pas de masque si on n’est pas symptomatique. C’est une offense aux soignants de voir des gens porter dans la rue des masques chirurgicaux. Prochainement, les gens pourront porter des masques en tissu, comme l’a annoncé le Premier ministre ».
« Notre document est une base. Il est évolutif et adaptatif», conclut Ronan Dantec. »
Parce que tout seul en tant que qu’étudiant vétérinaire n’ayant jamais exercé, se présentant d’ordinaire comme de écrivain de profession, ça ne pèse par lourd dans la balance en matière de crédibilité dans le domaine sanitaire.