Nantes métropole : les impôts caracolent…

« Je m’engage à ce qu’il n’y ait pas d’augmentation d’impôts durant mon mandat ». Et, c’est vrai, Johanna Rolland, maire de Nantes, a tenu parole. Mais la présidente de Nantes métropole, elle, n’avait rien promis. Alors, Johanna Rolland s’est rattrapée…

C’est le 15 décembre dernier que la Cour des comptes l’a dénoncée à la France entière en comparant les comptes de Nantes métropole à ceux des autres métropoles françaises. Elle a confirmé ce que les quelques lecteurs du rapport publié un peu plus tôt par la chambre régionale des comptes savaient déjà (https://www.ccomptes.fr/fr/publications/nantes-metropole-loire-atlantique) et ce que de nombreux contribuables nantais avaient déjà vécu : l’agglomération nantaise figure tout en haut du tableau des hausses d’impôts entre 2014 et 2019. Plus précisément, c’est la taxe d’habitation et la taxe foncière qui ont vu leurs taux exploser. Le taux de la taxe foncière, par exemple, est passé discrètement de 0,65 % à… 6,4 % en 2015.

Un bel appétit fiscal 

La maire de Nantes peut donc se représenter – et être réélue – en 2020 en tenant la même promesse : pas d’augmentation d’impôts. Il suffira juste à Johanna Rolland de demander… à Johanna Rolland, présidente de Nantes métropole, de (re)faire les poches des contribuables de l’agglomération en cas de besoin : les impôts de la Ville n’augmenteront pas, ce seront ceux de Nantes métropole. Ou alors, on n’augmentera pas les taux mais on augmentera les bases. Ou l’inverse. Avec toujours le même résultat. Et qu’importe s’il se trouve des contribuables nantais pour s’en apercevoir.

Moins de personnel ??? Mais c'est impossible !
Johanna Rolland sur son trône métropolitain attendant l’argent du peuple

Contrairement au discours ambiant, ce n’est pas pour “préparer l’avenir” que ces impôts augmentent. Il s’agit tout simplement de faire face à l’envolée des dépenses de fonctionnement de Nantes métropole. D’ailleurs, comme le note la Cour des comptes, “les dépenses d’investissement ont été limitées entre 2014 et 2016”, faute de marge de manœuvre.

Un avenir incertain

“Pour la période prochaine, 2020-2026, le niveau déjà élevé de la pression fiscale limite les possibilités d’actionner encore ce levier…” La Cour des comptes, en termes mesurés, met d’ores et déjà en garde Johanna Rolland contre une nouvelle hausse d’impôts. Et elle enfonce le clou en rappelant qu’en 2018, la présidente de Nantes métropole n’a pas respecté “les clauses du contrat de maîtrise des dépenses de de fonctionnement qu’elle a passé avec l’État”. En conclusion, le rapport “invite Nantes métropole… à maîtriser ses charges de gestion, particulièrement de personnel.”

Un certain nombre de maires de l’agglo protestent régulièrement contre l’appétit fiscal de la présidente de Nantes métropole lorsqu’il s’agit de financer des projets… nantais. La Métropole n’est jamais pingre, il est vrai, pour financer les investissements de la Ville de Nantes. Comme cet Arbre aux hérons dont le budget d’études continue de grimper aux branches. Ou ces “nouvelles lignes” de tramway qui ne sont guère que des prolongements de lignes existantes et dont la justification, pour l’une d’elles, n’est guère que la desserte d’un équipement hospitalier qui s’annonce être un gouffre financier.

Mais, promis, juré, les impôts n’augmenteront pas.

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