Un programme en béton

Nantes : on prend les mêmes…

Ainsi donc le nouveau mandat municipal sera plus vert que jamais. Julie Laernoes s’était réjouie, devant ses amis, d’avoir fait plier Johanna Rolland. Et obtenu quelques concessions majeures. Il n’en reste pas moins que la Ville continue de bétonner…  comme avant.

Il en est ainsi à deux pas du futur ex-CHU. Le passage Kernéis (*), menant à l’auditorium du même nom, se glisse en effet désormais entre un parking des années 60, à l’état d’abandon, et une longue palissade. Cachez ce chantier que je ne saurais voir. Alors que le transfert du CHU est toujours au programme de Johanna Rolland, on construit un “bâtiment universitaire santé”, à proximité immédiate des facultés de médecine et de pharmacie. Dans le cadre d’un aménagement dont la cohérence n’échappera à personne, on déménage le CHU mais on agrandit le pôle universitaire santé à proximité d’un futur “parc nourricier” qui, selon le programme municipal validé par les Verts, remplacera l’actuel ensemble hospitalier. Vous suivez ?

« … tout est laid »

Il y a un an, l’emplacement était encore un terrain vaguement vague où les étudiants en médecine pouvaient prendre le soleil (ou simplement l’air…) entre deux cours. Dans un premier temps, les bancs ont été enlevés.  Et le reste a suivi. Les riverains dont les balcons donnaient sur cet espace verront bientôt les quatre étages de béton leur boucher l’horizon. On aurait pu, à moindres frais, aménager ici un “parc nourricier” mais pourquoi faire simple ? C’est de l’autre côté de la rue Gaston Veil que Johanna Rolland et son équipe ont prévu de planter leurs légumes.

On bétonne donc un espace de terre cultivable pour, dans 5 à 10 ans, dépenser quelques dizaines de millions d’euros pour “nettoyer” le vaste terrain actuellement occupé par le CHU pour y aménager ce fameux parc nourricier dont la ville a tant besoin. “Le projet était lancé…”, concède une Julie Laernoes en mal d’arguments. Avant le second tour des municipales, elle menait, avec Margot Medkour de Nantes en commun, une virulente campagne contre la “bétonisation” de Nantes. La campagne terminée (et les postes d’adjoints obtenus ?), les travaux peuvent continuer.

Le mot de la fin pourrait bien revenir à cet étudiant, sans doute un rien potache, qui donne son sentiment sur les travaux en cours : Jusqu’ici, tout est laid. Le second mandat de Johanna Rolland ne faisant que commencer, ce n’est sans doute qu’un début.

(*) Jean-Pierre Kernéis, disparu en 1999, était professeur agrégé d’anatomie pathologique. Il fut doyen de la faculté de médecine et de pharmacie et le premier président de l’Université de Nantes.

Une réponse sur “Un programme en béton”

  1. Article fort intéressant (moins dans le commentaire politique, déjà) et de bon sens. Terriblement, face à cette accumulation de choix irréfléchis. L’improvisation municipale continue et ça n’en est presque plus rageant. Que reste-t-il vraiment encore à gâcher après l’entrée nantaise dans un début de XXIe siècle, annoncé brillant, piteusement raté ?

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