La campagne municipale est (enfin ?) lancée. Avec son lot de promesses et… de surprises. Surprise que de voir Johanna Rolland (#JR2020) installer sa permanence électorale dans… une impasse. Surprise encore que de découvrir un slogan – Nantes en confiance – qui a fait sourire quelques mauvais esprits. Que dire à des conseillers en com en mal d’inspiration ? Qu’ils ont inconsciemment choisi ce slogan pour éviter toute fuite ? Qu’ils sont noyautés par des agents cryptomacroniens (« en confiance » était la formule de politesse de la « Lettre aux Français » d’Emmanuel Macron, en janvier dernier) ?
Reste la réalité du terrain. Au message commun à tous les candidats – “ça ira mieux demain” – , l’actualité invite parfois à espérer que ça puisse aller un peu mieux. Ce qui s’est passé, autour de l’installation de Royal de Luxe à Bellevue, est, de ce point de vue, révélateur. À peine installée, l’œuvre a été incendiée. Et il s’est trouvé des jeunes du quartier pour poster, sur les réseaux sociaux, des images de ce saccage.
“Nous ne renoncerons pas…” La réponse de Johanna Rolland a été aussi ferme qu’un énième communiqué au lendemain d’une manif des gilets jaunes pour consoler les commerçants et habitants du centre-ville. Errare, humanum est, perseverare diabolicum, disait-on au temps de Sénèque. Qu’importe. À lire la presse, “les habitants de Bellevue ont adoré cette création…”. Tout va donc pour le mieux. On peut même, pour se rassurer, reprendre les (vieux) éléments de langage de la com municipale sur la culture qui est “l’ADN de cette ville” et voir, dans cette énième dégradation, la conséquence d’une lutte engagée, dans ce quartier, contre les trafics de drogue. On se pince pour y croire.
Petit rappel, au besoin, au risque de remettre en cause ce discours officiel. Un colloque, organisé en grande pompe à Nantes en 2018, avait donné quelques pistes pour une politique culturelle de reconquête des quartiers : ne pas faire des choses “pour” les gens mais faire des choses “avec” eux. Exactement le contraire de ce qui a été fait à Bellevue. On a cru (ou fait semblant de croire…) que pour reconquérir Bellevue, il suffisait de donner 570 000 euros à Royal de luxe pour animer le quartier. Pour quels résultats ?
Il serait facile de dire que ces 570 000 euros sont aujourd’hui partis en fumée. Par contre, une chose est sûre, redire après ça que “ça rira mieux demain” (air connu) peut paraître un peu court. Confiance, dites-vous ? Le service com a beau en remettre une couche (!), ce n’est pas gagné.
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Le renoncement n’est pas de mise à l’échelle de la première mégalopole de l’ouest.
C’est la suite d’une longue série de « cadeaux d’art contemporain » à Bellevue, pour montrer que les socialistes ne délaissent pas les cités :
https://www.lalettrealulu.com/Pied-a-bis-L-oeuvre-d-art-victime-des-precipitations_a1078.html
https://www.lalettrealulu.com/Tramatisme-Commandes-publiques-a-foutre-en-l-art_a1763.html
https://www.lalettrealulu.com/Passe-muraille-Maison-des-arts%E2%80%89-un-chantier-mal-orchestre_a2404.html
A une autre époque on offrait des gri-gri.
La condescendance des édiles a aussi pu être mal interprétée par les habitants, à la manière d’un Jean Blaise en missionnaire culturel apportant la bonne parole en terrain inculte :
« Nous avons dit et redisons au missionnaire culturel du gouvernement nantais de retourner en mégalopole dire à ses maîtres que les habitants de Bellevue sont majeurs et capables de bâtir un projet d’animation culturelle et de le réaliser. »
Parce que la réalité du Grand Bellevue c’est aussi ça :
https://www.lalettrealulu.com/La-verite-si-logement-Les-paradis-fiscaux-des-huissiers_a2426.html
https://www.lalettrealulu.com/Dehors-les-tire-au-cul-de-sac_a2707.html
C’est sûr que le dealer vient à point nommé pour éviter de poser les questions qui fâchent.