Toujours plus de compromis
La guerre des cheffes aura bien lieu. Nantes (qui ne compte pas moins de 5 candidates au poste de maire) fait davantage parler d’elle pour les dégâts au soir des manifs que pour le débat des municipales. Et pourtant…
“Les Verts et Nantes en commun ne s’unissent pas” : la nouvelle n’a pas fait les gros titres de la presse. Julie Laernoes et Margot Medkour avaient pourtant beaucoup de choses en…commun. Sur l’avenir global de la ville, de son urbanisation à ses aménagements structurants, pas de véritables divergences. Alors, pourquoi ne pas s’entendre ? Ouest-France a levé une partie du voile (dans son édition du 24/12) sur le “blocage avec Johanna Rolland en toile de fond”. Un secret de polichinelle.
Quelques strapontins, svp
Au lendemain des Européennes à Nantes, les Verts se voyaient déjà en haut de l’affiche. Contraints de s’aligner derrière une quasi inconnue, Julie Laernoes, ils ne tardaient pas à envisager une hypothèse plus vraisemblable : l’obligation de négocier quelques places avec Johanna Rolland au soir du premier tour. Comme en 2014.
C’est sur ce point qu’un accord avec Nantes en commun devenait impossible. Pour Margot Medkour, en effet, l’objectif demeure de “construire une véritable alternative à Johanna Rolland”. Autant dire que la candidate-à-sa-succession n’a pas tardé à faire savoir à Julie Laernoes qu’il y avait là une ligne rouge à ne pas franchir.
Pour l’emporter, Johanna Rolland n’a pas seulement besoin du PC (qui a préféré se rallier sans combattre dès le premier tour plutôt que de prendre le risque de compter ce qu’il lui reste de voix), du MRG ou encore de l’UDB (dont plus personne ne sait ce qu’ils pèsent politiquement), elle a aussi besoin des Verts. Si PC et UDB ont déjà négocier leurs places, il doit bien rester quelques strapontins dans le grand théâtre municipal.
D’accord sur rien… ou presque
Dès lors, le scénario ne ménage guère de suspens. Au soir du premier tour, Johanna Rolland et Julie Laernoes publieront un communiqué commun, annonçant qu’elles font liste commune au second tour. Les places sont d’ores et déjà négociées. Avec un poste d’adjoint bien ronflant à la clé ? L’environnement, le développement durable et l’économie sociale et solidaire sur une carte de visite, ça en impose.
On oubliera volontiers les divergences d’hier sur l’avenir de la Beaujoire, le développement de l’aéroport, la construction de l’hôpital en zone inondable, l’aménagement de la place de la Petite Hollande, la place de la voiture en ville… bref, des “détails” sans doute dans le cadre de la politique municipale. Sauf que ces mêmes dossiers sont sur la table du prochain mandat.
Or, la candidate-à-sa-succession n’a pas fait mystère de sa volonté de continuer à gérer la ville à sa manière. Aux autres de s’aligner. Le 24 décembre, en refusant tout accord avec Nantes en commun, les Verts lui ont fait le cadeau de leur ralliement. En politique, on peut n’être d’accord sur rien ou presque et appartenir à la même majorité municipale. C’était le cas hier, pas de raison que ça change. C’est le pari de #JR2020.
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Tout ceci n’augure rien de bon pour la gestion future de la ville.
L’alternance est plus que souhaitable pour rompre enfin avec le « système Ayrault » et mettre un bon coup de pied dans la fourmilière. Ne serait-ce que pour remettre à plat le système des subventions, copinages, rentes à vie et la toute puissance de la métropole.
Du non néolibéral, voir carrément altermondialiste tendance écologiste pour lâcher un peu la croissance infinie et non faussée serait pas mal pour l’urgence climatique.
Alors même avec quelques arbres en plus à la Petite Hollande et au quai des plantes, ça va pas le faire.
Parce que c’est pas Jojo toute seule comme une grande qui va changer ce qui ne marche pas depuis 30 ans. Son « style » à elle c’est la co-construction à base de consultation citoyenne sur sujet très annexe pour livrable co-construit qui finit aux oubliettes dès parution après avoir couté une blinde au con-qui-paye.
Bref un truc qui fait aussi plaisir qu’un album de coloriage à Noël, à portée nulle mais qui fait genre et sert de modèle démocratique inspirant.
A défaut, il ne faut pas oublier que c’est Michel Chauty, le sécateur-maire, qui avait favorisé l’émergence de Jean-Marc Ier à Saint Herbalin, aussi bien par la culture (avec Blaise du CRDC dans les valises) que par l’acquisition du foncier de ce qui deviendra Atlantis.
Une sorte de démonstration par l’absurde, mais qui elle s’était limitée à un seul mandat!
On peut aussi se demander pourquoi Nantes-en-Commun n’a pas voulu s’aligner au 1er tour derrière Julie Laernoes. Après tout NEC pompe l’essentiel du programme des ecolos, dont les fondamentaux sont les mêmes depuis 40 ans (lire ce qu’est l’écologie politique sur Wikipedia). Peut-être une decision alignée sur le camarade Mélenchon… Dans un esprit bien démocratique.
Assumez au moins un logo LFI sur votre site de campagne, par honnêteté citoyenne.
« l’UDB (dont plus personne ne sait ce qu’ils pèsent politiquement) »
Vraiment pas grand chose.
Mais à l’évidence assez lourd pour que certains se posent la question pour cette formation politique et pas pour le MRG ou le PC.