Où en est le projet d’Arbres aux Hérons ? Quelques documents publiés épisodiquement permettent de s’en faire une idée. Parmi eux figure par exemple un « Dossier de présentation des premières hypothèses d’exploitation et de sécurité », à en-tête de La Machine : du lourd et du sérieux, donc.
En voici deux phrases. Trouverez-vous le détail qui cloche ?
« Les problématiques concernant l’accessibilité sont au centre de nos métiers, aussi bien pour la construction d’installations recevant du public (ou de manèges forains) que pour leur exploitation. Pour les deux premières tranches des Machines de l’île, les auteurs et les constructeurs ont imaginé de nombreuses solutions pour rendre aussi bien le Grand Eléphant, le Carrousel des Mondes Marins et la Galerie des Machines accessibles à tous les publics. »
Si vous donnez votre langue au chat, voici ce qui cloche : c’est l’expression « installations recevant du public ». La législation française distingue les « établissements recevant du public » (ERP) et les « installations ouvertes au public » (IOP). Les formalités et contrôles de sécurité pesant sur les ERP sont plus lourds que ceux pesant sur les IOP.
La formule bâtarde (IRP…) qui figure dans le document de La Machine est donc ambiguë. À dessein ? « On ne sort de l’ambiguïté qu’à son détriment », assurait le cardinal de Retz. Cependant, un peu plus bas dans son document, La Machine affirme explicitement que le « cadre réglementaire » applicable à toutes les parties publiques de l’Arbre aux Hérons serait celui d’une « installation ouverte au public (IOP) ».
Ce qui est étrange. Le Carrousel des Mondes Marins, expressément cité plus haut, n’est pas une IOP mais un ERP ; il est prévu pour 300 visiteurs alors que l’Arbre pourrait en recevoir 550. Un débit de boisson est explicitement un ERP de type N (la cour d’appel de Nantes a eu à se prononcer sur le sujet voici quelques années) ; l’Arbre aux Hérons devrait en compter deux. Il comportera aussi une boutique (ERP de type M) et une salle de vidéo (ERP de type L).
Alors, présenter l’Arbre aux Hérons comme un IOP plutôt qu’un ERP serait-il une simple étourderie ? Se planter sur le sujet ferait plutôt désordre pour Nantes Métropole, qui serait propriétaire de l’Arbre. Johanna Rolland ferait bien d’éclaircir la question sans tarder.
Sven Jelure
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