Nantes fait suer les cyclistes

Au départ de la place du Pont-Morand à Nantes, le nouvel axe cyclable nord/sud emprunte les quais Ceineray et Sully. Pour rejoindre les bords de l’Erdre, le cycliste doit « monter »  le long de la préfecture et de l’hôtel du département pour « redescendre »  vers la rivière. Monter pour ensuite descendre, quelle logique d’automobiliste a bien pu présider à ce choix ?

La prévalence du vélo à assistance électrique ou la « platitude » d‘un plan d’urbanisme ? La voie cyclable du cours des 50 otages, située au beau milieu des bus et des piétons avait déjà familiarisé les cyclistes nantais à l’ubuarisation des options retenues en la matière, cette voie nord/sud fera-t-elle quitter le peloton aux derniers sprinteurs ?

Et pourtant, à la question posée fin 2018 à l’association « Place au vélo » (interlocuteur associatif de la ville depuis bientôt 20 ans) : La voie cyclable le long de l’Erdre sera t-elle maintenue à la création de ce nouvel axe ?
La réponse fut : Oui, bien sûr, c’est le plus court chemin en ligne droite et connu de tous depuis des décennies
.

Début juillet, avant même l’inauguration de la nouvelle piste cyclable, nous avons constaté la disparition des marquages verts situés entre la place du Pont-Morand et le pont Saint-Mihiel. C’est un gâchis en matière d’apprentissage de la cohabitation. Sur ce tracé de quelques centaines de mètres, piétons et cyclistes partageaient deux chaussées à la délimitation audacieuse, quasi inexistante. Il a fallu des années pour abolir les heurts et les peurs, créant ainsi, au fil du temps, un bel exemple du « vivre ensemble ».
Pffffft, du passé faisons table rase, mais plate non !  Plus de sueur pour traverser la ville et plus de transparence aussi ?

 Aphrodite Duras

2 réponses sur “Nantes fait suer les cyclistes”

  1. Effectivement l’accès/sortie à la piste cyclable côté préfecture est on ne peut plus dangereux et demande des dispositions particulières de port de tête permettant une rotation libre sur 180 ° en plus d’un tempérament de kamikaze pour s’insérer dans le flot motorisé.

    Cette même disposition s’avère très utile côté Waldeck Rousseau où l’entrée/sortie est tout aussi hasardeuse, car malgré sa maniabilité, le deux roues a du mal avec les 1/4 de tour sur place.

    Les courbes élégantes qui bordent le square du Maquis de Saffré en plus d’être confuses n’ont visiblement pas été prévues pour être négociées à une vitesse supérieure à 10 km/h. Au delà, soit on freine énergiquement et on perd l’élan chèrement gagner précédemment ou, la descente aidant, on a l’obligation d’utiliser les deux files.

    C’est le même problème en venant de Waldeck où le premier virage a faible rayon oblige à le couper généreusement. De plus le revêtement en coulis de goudron à cet endroit va certainement poser des problèmes au moment de la chute des feuilles, du givre et du verglas (évoque-t-on les passages piétons sur la voie automobile réalisés en plaquettes alors que l’on sait que la circulation les déchausse systématiquement?).

    Feu les bandes cyclables étaient moins valorisables pour la com’ métropolitaine mais beaucoup plus pratiques à l’usage et moins dispendieuses. D’autant qu’en général on impute dans budget « cyclable » la réfection de la voire, des trottoirs, des réseaux et de l’éclairage public ainsi que les aménagement « mobilité réduite » pour l’accès au quai qui du fait de sa réduction en largeur a vu son inclinaison augmenter.

    Le problème récurrent du secteur va perdurer puisque la cohabitation piéton/cycliste est déjà problématique alors que l’équipement est à peine achevé.

  2. Non, les concepteurs de la nouvelle piste cyclable ne sont probablement pas des cyclistes. Outre les difficultés naturelles d’un tracé pentu, l’articulation de la nouvelle piste cyclable avec la place du pont Morand paraît incompréhensible. Apparemment, après avoir descendu le quai Ceineray, il faudrait quitter la piste latérale pour rejoindre un petit bout de piste médiane afin de se lancer dans la circulation bien à la perpendiculaire du rond-point.

    Et on y tient : un petit haricot en ciment placé à la sortie de la piste latérale menace le cycliste rebelle (ou logique) qui voudrait continuer tout droit pour s’insérer en biseau sur le rond-point ou tourner à droite vers Talensac.

    Par ailleurs, le passage aux courbes élégantes compris entre le pont Saint-Mihiel et le square du Maquis de Saffré prête à confusion pour le cycliste qui arrive du quai Henri-Barbusse. Pour atteindre la « vraie » piste (qui offre une petite montée et une petite descente supplémentaires !), il faut traverser la voie réservée aux piétons puis tourner à droite. Mais la disposition des lieux (soulignée par la ligne verte du Voyage à Nantes !) est telle que le mouvement naturel du cycliste est de poursuivre son trajet sur le trottoir le long de la chaussée. Pour — surprise ! — finir parmi les usagers qui attendent le bus un peu plus loin à l’arrêt Bonde…

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