La construction navale : l’avenir est sur l’île de Nantes

Si l’École des beaux-arts de Nantes Saint-Nazaire regarde vers le Texas, sa voisine l’École nationale supérieure d’architecture (ensa) de Nantes regarde vers l’avenir. Elle expose en ce moment, dans ses locaux du quai Mitterrand, de remarquables exemples d’architecture navale d’hier et de demain.

Oh ! l’ensa ne veut pas alarmer les foules. L’exposition vise officiellement à « commémorer les 130 ans des plus vieux yachts français navigants » (le Vétille et le Vezon, tous deux nantais et tous deux exposés) et « fêter les 30 ans du DPEA Architecture navale ». Mais il est clair qu’elle sert aussi à mettre en valeur les solutions d’avenir imaginées par les étudiants de l’école : face à la montée des eaux sous l’effet du réchauffement climatique, les architectes nantais auront des solutions à proposer.

À quelques encablures de là, un CHU flottant pourra, le jour venu, suppléer le CHU sur pilotis. La santé des Nantais ne partira pas à vau-l’eau. Clous de l’exposition de l’ensa, les Moth à foils conçus par ses étudiants feront des ambulances aquatiques très performantes. On appréciera ce jour-là la prescience de Jean-Marc Ayrault : en conservant l’esplanade des chantiers navals, il a laissé de la place pour construire l’Arche de Noë du XXIIe siècle. En revanche, on lui reprochera amèrement d’avoir renoncé au port de plaisance initialement prévu par Chemetoff.

Mais ça, ce sera après. Pour l’instant, il vaut mieux se dépêcher de voir l’exposition : elle ne dure que jusqu’au 11 janvier (ouverture de 13:00 à 17:00, sauf dimanche et lundi).

Sven Jelure

Une réponse sur “La construction navale : l’avenir est sur l’île de Nantes”

  1. « renoncé au port de plaisance initialement prévu par Chemetoff »
    Un véritable drame, en plus d’un mépris inouï pour la classe ouvrière.
    Les acteurs pour investir dans le nautisme au cœur de Nantes étaient là avec idées, propositions, volontés, savoir-faire… Un véritable choix industriel de R&D mais aussi de vitrine pour le veau d’or touristique, et aussi pour la mentalité locale qui a besoin de voir concrétisé le cordon avec Saint-Nazaire dont trop de Nantais (anciens mais surtout nouveaux) n’ont que mépris envers cette ville sur laquelle repose pourtant le dynamisme nantais. Mais pas assez glamour (la pseudo-biennale Estuaire avait au moins ce mérite même si mal pensée, engoncé dans le carcan de l’art dit contemporain) …
    Pendant ce temps, par exemple, on insiste sur le tourisme dans le vignoble qui, malgré tout le respect qu’il mérite, ne peut pas lutter avec la quasi-totalité des vignobles français en terme de tourisme (Vallet n’ayant aucun charme, les vignes sont minuscules et… le vin n’est pas des plus variés). Heureusement qu’il y a le Hellfest. D’ailleurs, encore un signe de l’incompétence ayraultaise: Nantes a surtout investi dans l’électro pour attirer essentiellement du francilien (et tous les trafics liés à cette culture festive de synthèse, cette politique volontariste n’est pas étrangère à l’explosion de la délinquance et de la criminalité actuelle); à Clisson, des passionnés, avec peu de soutien des autorités publiques, ont eu un écho mondial en à peine 3 ans (et les autorités cherchent à récupérer les miettes).
    Pour en revenir aux sites des Chantiers, tout ce qui a été fait sont des manèges à présent dépassés à Toulouse (sur l’axe touristique très, très emprunté Bordeaux-Toulouse-Carcassonne-Riviera) ou Calais (très peu touristique mais près d’un axe Amsterdam-Bruxelles-Paris unique).
    Mais quoi attendre d’autre d’un natif des Mauges (donc ne comprenant rien au maritime), catholique (donc centralisateur et légitimiste) et affilié au PS mitterandien (donc méprisant la classe ouvrière)?
    Alors peut-être est-ce la force de l’évidence, 20 ans après une politique irrationnelle qui n’a été possible que grâce au foncier, mais la nantaise JR semble avoir un peu plus conscience du caractère primordial du nautisme à Nantes, même si trop souvent « Nantes & la Loire » se résume à des guinguettes au bord de l’eau.
    Si JR venait à être réélue, j’ espère qu’elle saura enfin se débarrasser des oripeaux des années noires ayraultaises (décalées, le souvenir collectif risque de garder l’image de JMA comme le fondateur d’un âge d’or nantais, raison pour laquelle la droite est incapable de présenter un bilan critique-ça, plus sa propre incompétence, tellement grande qu’elle a caché celui du PS).
    Je me fais sans doute des illusions mais elle semble déjà avoir plus de caractère que le Mou des Mauges et je l’imagine avoir assez d’esprit critique pour se rendre compte que quasi tous les problèmes graves qu’elle rencontre durant son mandat et que la population lui reproche viennent de son mentor.
    Malheureusement, le maintien des projets de l’Arbre aux Hérons et du CHU font penser le contraire (même si elle n’a pas les coudées franches, notamment à cause d’autres représentants de la génération d’incompétents JMA comme Bolo).

    Si l’assistant-stagiaire épluchant les commentaires du Net en cette période électorale pouvait transmettre ce message à JR: « tuez le père ».

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *