L’Arbre aux Hérons ramène sa Fraiseraie

Si rien ne bouge sur le terrain pour l’Arbre aux Hérons, il s’en passe un peu plus sur son site web. Le 27 novembre, nous signalions ici que quatre entreprises avaient disparu de sa liste de mécènes. L’une d’elles semble avoir été vite rattrapée par le col !

Le 30 novembre, trois jours après notre article, le Fonds de dotation de l’Arbre aux Hérons affecte de saluer un « nouveau » mécène. « Nous sommes heureux de compter La Fraiseraie parmi les entreprises mécènes de l#ArbreAuxHérons », écrit-il sur Facebook  – Merci aux dirigeants de la Fraiseraie, Alain et Pierre Tetedoie et leur personnel pour la confiance. »

La fraise du mécène
Ramène ta fraiseraie… Mais discrètement !

En réalité, La Fraiseraie était déjà annoncée comme un mécène en décembre 2016 ! Peut-être s’est-elle fait un peu tirer l’oreille pour officialiser son engagement puisqu’elle n’apparaît dans la liste nominative des mécènes que vers le 20 septembre 2020… avant d’en disparaître vers le 20 novembre. Dix jours plus tard, tout est oublié, on salue le retour de l’enfant prodigue comme s’il n’était jamais parti !

Il aurait été un peu étonnant, aussi, que La Fraiseraie, qui a obtenu le droit de vendre ses glaces (excellentes au demeurant) sur le site des Machines de l’île, ose couper les vivres à l’Arbre aux Hérons. Mais elle aurait pu préférer ne pas trop attacher son nom à un projet mal embarqué.

Des mécènes très discrets

Elle n’aurait pas été la seule. Le Fonds de dotation revendique désormais un total 58 mécènes. Mais son site web n’en mentionne que 34. Il y en aurait donc 24, soit 40 %, qui préfèrent rester dans la clandestinité ?

Petit coup d’œil dans le rétroviseur : le Fonds de dotation a obtenu le 17 juillet 2019 un rescrit fiscal qui permet à ses mécènes de déduire de leurs impôts 60 % du montant de leurs dons. Un avantage considérable. « On va pouvoir enfin capter de nouveaux engagements d’entreprises et démarrer », se réjouissait alors Karine Daniel, directrice du Fonds. Qui assurait avoir déjà récolté près de 4 millions d’euros auprès d’une quarantaine d’entreprises.

Le Fonds avait commencé à fonctionner au printemps 2018, à peu seize mois avant d’obtenir le rescrit censé lui ouvrir l’Eldorado. Où en sommes-nous aujourd’hui, à peu près seize mois après l’obtention dudit rescrit ? Si l’on en croit ce que dit le Fonds, 18 nouveaux mécènes auraient été trouvés (58-40). Pour une collecte supplémentaire, si l’on en croit ce que disait Pierre Orefice à Ouest France la semaine dernière, de 2 millions d’euros (près de 6 millions aujourd’hui contre près de 4 en juillet 2019)*.

Le rythme de la collecte a donc été divisé par deux. À supposer qu’il ne baisse pas davantage – une gageure en temps de crise économique – il faudrait encore quatre ans (16 mois x 3) pour parvenir aux presque 12 millions d’euros de dons qui permettraient de couvrir le coût des travaux. À supposer qu’il n’augmente pas davantage…

Sven Jelure

* Tous les chiffres cités sont théoriques, cela va de soi. Nous affectons ici de pendre pour argent comptant les déclarations officielles. Il est probable que la réalité est encore moins bonne puisque, selon ses comptes certifiés par un commissaire aux comptes, le Fonds de dotation n’avait obtenu que 2,6 millions de promesses de dons à fin 2019. Rappelons que le Fonds, dirigée par une ancienne députée, a été créé par Nantes Métropole.

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