Sortons la calculette pour L’Arbre aux Hérons

Il suffit parfois d’un rien pour ébranler les certitudes les mieux assises. Depuis juillet 2013, on croyait savoir que l’Arbre aux hérons coûterait 35 millions d’euros. En réalité, il semble que personne n’en sait rien.

Maintes fois mentionné par Pierre Orefice et François Delarozière, le montant de 35 millions d’euros a même été officialisé par le conseil métropolitain du 17 février 2017 :

« Le coût prévisionnel du projet Arbre aux hérons est de 35 millions d’€ et repose sur un objectif de cofinancement assuré pour un tiers par Nantes Métropole, un tiers par d’autres personnes publiques et un tiers par des partenaires privés (entreprises, particuliers, collectifs…). » 

D’un seul coup, la certitude vacille. L’association La Machine, constructrice exclusive des Machines de l’île, recrute un ou une « chargé.e d’économie de projet – Arbre aux hérons ». Sa mission principale sera « la réalisation d’une estimation complète et détaillée du coût du Projet et des frais annexes (frais d’études, d’expertises, de coordination, d’assurances, de communication etc.) ».

Un calcul déjà fait, à refaire quand même

Une estimation complète : ainsi, l’entité a priori la mieux informée ne sait pas ce que la construction coûterait ! Ce n’est pourtant pas faute d’y avoir réfléchi. La première tranche des Machines de l’île comportait dès 2004 « l’étude de l’Arbre aux hérons et la branche prototype ». Ce poste représentait pas moins de 12,5 % du coût de cette tranche, 0,6 million sur 4,8 millions d’euros – contre 2 millions pour le Grand éléphant et 2,2 pour la Galerie des Machines. (Oui, le budget initial de l’Arbre aux hérons serait 17,5 fois plus élevé que celui de l’Éléphant.)

On a bien noté : « l’étude de l’Arbre aux hérons et la branche prototype » ont coûté 0,6 million d’euros. La Machine ayant disposé d’une somme conséquente et de quatorze ans de délai pour réaliser cette étude, on avait toutes les raisons de penser que les 35 millions évoqués avaient été mûrement calculés. Il semblerait que non puisqu’il faut aujourd’hui réaliser une « estimation complète »qu’un seul chargé d’étude est censé réaliser en moins d’un an, les travaux devant commencer début 2020.

Ce cafouillage comporte cependant une bonne nouvelle : peut-être L’Arbre aux hérons pourra-t-il ainsi échapper à ce budget ridicule de 35 millions d’euros, soit à peine une vingtaine de ronds-points, selon l’étalon financier favori de François Delarozière. Nantes disposerait enfin d’un bidule à la mesure d’une grande métropole.

6 réponses sur “Sortons la calculette pour L’Arbre aux Hérons”

  1. Sachant que le pont de Cheviré a coûté 119,7 millions d’euros, qu’on nous propose un projet d’arbre aux hérons à environ 52 millions d’euros dont on est pas sûr du coût final, ils seraient intéressant de poser la question suivante aux nantais (et pas que) : préférez-vous un arbre aux hérons que vous verrez une fois tous les dix ans, ou un pont supplémentaire pour franchir la Loire afin d’éviter les embouteillages et/ou de fluidifier la circulation du quotidien ? Car en terme d’embouteillages, Nantes et son agglomération n’ont plus rien à envier à Paris et sa périphérie.

  2. il me semble qu’on pourrait faire mieux que cela à nantes…. et j’aimerais travailler avec un collectif à faire entendre que le s chantenaysiens, voire les nantais ne sont pas chauds pour ce projet dans la droite ligne d’un tourisme de masse obsolète desormais, vu les enjeuxecologiques actuels j’ai préparé un courrier à la maire de Nantes , que voici. Une première lettre qui ne demande qu’a evoluer au fil des contributions que les nantais interessés pourraient faire. Au plaisir de vous lire ou de vous rencontrer…

    lettre de citoyen nantais à Johanna Rolland:

    Bonjour,

    Voici bientôt trente ans que la ville de Nantes, dans une magnifique évolution, a acquis une réputation d’innovation et de qualité de vie, tant sur le plan national, qu’international ou local.
    À travers cette approche, bien des projets novateurs ont été conduits ; de la « French Tech » en passant par le « Lieu Unique » ou encore les quartiers, revus pour le meilleur, les parcs et jardins en écolabel se multipliant.
    Si l’agronomie est une vieille histoire à Nantes — l’arrivée de nouvelles espèces du « nouveau monde » ont créé un pôle d’agronomie d’excellence — « les Floralies » l’auront nourrie dans le grand public notamment.
    Nantes s’est également inscrite, avec de vraies réussites, dans une programmation culturelle de qualité offerte à tous ses habitants et bien au delà, et a fait large part déjà aux années 80 et à leurs inventions géniales quoique onéreuses (les spectacles du Royal de luxe ayant donné vie à la ville qui ensuite à pu, grâce à ce nouvel imaginaire, créer à des parcs d’attractions contemporains : éléphant, manège, machines de l’île…).
    Ainsi, culture et innovation scientifique ont magnifiquement suivi Jules Verne dans sa dimension imaginative et scientifiquement riche.

    Aujourd’hui, remettre la Loire au centre de la ville, dans une approche verte, est un très beau projet de qualité de vie et d’attractivité pour Nantes.
    Ne serait-il pas envisageable de penser la ville dans une démarche d’agronomie du futur réellement innovante à la carrière Miséry ?
    Ainsi un jardin de cocagne à énergie positive, inspiré de toutes les techniques d’agronomie en cours de développement, pourrait donner à Nantes une avance technologique dans l’intégration en ville des nouvelles techniques de la transition énergétique.

    Voici quelques pistes, citées à titre purement illustratif de ce propos (nous ne sommes pas des experts mais de simples citoyens), qui permettent de réaliser le potentiel intérêt de recherche auquel pourraient être associés les pôles universitaires de la ville.

    Techniques de culture:
    permaculture, hydroponie, immeuble potager

    Énergie positive:
    éclairage solaire esthétique des serres ou de l’immeuble potager(œuvre de designers du « Voyage à Nantes » par exemple)
    nourris de moulins à vent sur les hauteurs qui pourraient peut être aussi chauffer les serres, turbines sur la Loire (force de la marée motrice), une circulation d’eau issue de la Loire (irrigation ?) restant très tentante (energie et esthétique de l’eau qui court, qui a alimenté tant d’industries avant l’arrivée de la fée electricité )

    Un restaurant-guinguette permettant de déguster tout cela, dans la même veine que le restaurant du lieu Unique, serait une jolie possibilité.

    Ce projet innovant, qui ferait un pas de plus dans la direction de l’agriculture urbaine, pourrait également avoir des vertus pédagogiques pour enseigner un futur soutenable et délicieux au grand public (visites guidées) et aux écoliers.
    Avec de plus l’intégration d’un véritable luxe, qui fait l’âme de Chantenay aujourd’hui : une escale de silence en ville, où l’on vient voir de l’écologie de haute technologie avec une attitude d’éco-citoyen.

    Chantenay a beaucoup à donner de sa civilité et de sa douceur de vivre, si près du centre, qu’il serait dommage de s’en priver.

    Chantenaysiennement vôtre,

    lucie DANIEL, citoyenne du monde de demain
    luciedaniel@free.fr

  3. piscine, pont, aéroport…ronds- points

    Claire Huberson
    Mémoire de 4ème année

    « L’investissement des Machines de l’île est minime par rapport à… on est à 8 millions d’euros en 2 ans, ça fait 4 millions par an, c’est même pas le prix d’une toute petite piscine, c’est le prix de deux ronds-points… Effectivement c’est un projet qui fait beaucoup de bruit mais en fait ça ne coûte pas très cher (rires). C’est un peu une fausse idée. La construction d’un aéroport ou d’un pont aurait environ 30 ou 40 fois plus d’incidence sur les impôts locaux ».

  4. J’avoue, je me suis fié au montant cité par François Delarozière , qui déclarait en 2013, à propos du coût du Minotaure de Toulouse : « Cette somme n’est pas indécente si on la compare au prix d’un rond-point de grande dimension qui coûte autour de deux millions d’euros ! 2,8 millions d’euros c’est le prix de l’éléphant que nous avons construit pour Nantes, par exemple » (https://www.ladepeche.fr/article/2013/06/13/1648924-le-minotaure-survivra-a-la-polemique.html). J’aurais dû savoir qu’il faut TOUJOURS se méfier des chiffres cités par François Delarozière. Témoin le coût de l’éléphant : 2 millions prévus au départ, 2,8 millions prévus à l’arrivée.

  5. J’ai donc effectué la recherche « Prix moyen d’un rond-point en France » et j’ai trouvé un article de Ouest-France qui annonce de 300 000 € à 800 000 € pour les plus chers. Il faudrait maintenant savoir si La Machine ne vend pas aussi des ronds-points à la Ville de Nantes 🙂

  6. Un rond-point vaudrait donc pas loin de 2 millions d’euros ? C’est Delarozière qui vous a soufflé ce montant ? En tout cas, il est faux ! Ces aménagements coûtent le plus souvent bien moins de 1 million d’euros. Le célèbre rond-point de la soucoupe à La Haye-Fouassière a coûté 0,4 million d’euros. L’Arbre aux Hérons en vaudrait donc 87,5 comme celui-là.

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