Bal masqué au château des ducs de Bretagne

Le préfet de Vendée s’est empressé de retirer le relatif avantage qu’il avait accordé à la Cinéscénie du Puy du Fou. Elle revenait à considérer que ses gradins en plein air étaient divisibles en trois enceintes distinctes pouvant accueillir chacune trois mille spectateurs. Total neuf mille spectateurs, là où d’autres, indivisibles ou en tout cas indivisés, étaient limités à cinq mille.

Nantes a bien failli connaître une exception plus remarquable encore. Quand l’arrêté préfectoral imposant le port du masque dans le centre-ville a été publié, la semaine dernière, une encoche bien visible avait été pratiquée dans le périmètre concerné. Elle exemptait de masque le château des ducs de Bretagne.

le périmètre initial...
En plus de la ligne verte, une ligne rouge virtuelle à Nantes…

Plus de 1,5 millions de visiteurs y pénètrent chaque année. Au moins dix mille personnes quotidiennement les bons jours d’été. On peut y accéder par les douves, au Sud, ou par le pont de Secours, au Nord. Mais le fait est que la quasi-totalité des visiteurs pénètrent par l’entrée principale, le pont-levis de la place Marc-Elder. Soit près de 20 000 passages par jour, donc, sur un pont-levis de trois mètres de large et sous un porche balayé de courants d’air. Une promiscuité que la rue Crébillon, la rue de la Marne et autres n’égalent sans doute pas, même aux heures de pointe.

À Nantes, cependant, le préfet n’a pas eu besoin de se déjuger : le Voyage à Nantes a préféré décliner discrètement le cadeau. Il a lui-même rendu le masque obligatoire « sur l’ensemble des espaces accessibles du château ». On ne peut le retirer que sur les espaces inaccessibles.

Le Voyage à Nantes n’a pas poussé le souci de prophylaxie jusqu’imposer le masque aux Machines de l’île. S’il est obligatoire dans la Galerie des Machines, le Grand éléphant et le Carrousel des mondes marins, il ne l’est pas au sein des groupes ardents qui accompagnent les pérégrinations de l’éléphant. Ni chez les parents massés autour du petit manège d’Andréa. Ni dans la queue qui s’étire devant La Fraiseraie. Ni ‑ mais là on revient aux décisions du préfet ‑ sur le pont Anne de Bretagne, où se croisent les foules de visiteurs arrivant par la ligne 1 du tram.

Sven Jelure

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