Johanna Rolland : un goût de bouchon !

Plus que jamais, Nantes innove. Pour lutter contre la pollution, on a créé des embouteillages sans précédent. Et voilà que  la Ville lance “une grande consultation” citoyenne sur… la mobilité. Comme chacun sait, à Nantes, rien ne se décide en effet sans consulter « les Nantaises et les Nantais ».

Sous la pression des Verts, Johanna Rolland entend bouter les voitures hors de la ville. Peu habituée à emprunter son vélo ou le tramway pour aller au bureau, elle imagine des trajets domicile-travail plus faciles : « ma voiture sinon… rien ! » Nous n’en sommes pas encore là. Pour patienter, on lance donc, pour occuper l’espace, une consultation sur la mobilité.

La ville paralysée

Quelques mauvais esprits feront sans doute remarquer que cette enquête aurait été bienvenue avant les élections municipales. Histoire de pouvoir répondre “aux attentes des Nantaises et des Nantais”, comme le promettait le programme #JR2020. En fait, les décisions ont été prises, pour certaines d’entre elles, entre les deux tours des municipales. Et sans consulter personne. Pour s’assurer le soutien des Verts, Johanna Rolland a sacrifié, par exemple, l’extension de la Cité des congrès et la construction d’un parking souterrain, place de la Petite Hollande. Des broutilles.

Et puis, durant l’été, on a réaménagé, vite fait, les pistes cyclables. Pour en doubler la largeur, il a fallu supprimer une file de circulation automobile sur les grands axes (Bellamy, Strasbourg, quai de la Fosse, pont Anne de Bretagne…) ce qui, mécaniquement, a contribué à paralyser la circulation. Il n’était pas besoin de limiter la vitesse à 30km/h en ville : nombreux sont les automobilistes qui aimeraient pouvoir rouler à cette vitesse entre 7:30 et 9:00, le matin, et entre 17:00 et 19:30, en fin d’après-midi.

Ces ennuis quotidiens pour les Nantais ont toutefois permis à Johanna Rolland d’obtenir une médaille : la voilà en effet élue présidente de l’association France Urbaine. Fonction qu’elle n’aurait pas obtenue sans le soutien des Verts. France Urbaine ? Un “machin”, comme notre pays les aime, regroupant les maires des villes de plus de 100 000 habitants. Il n’en fallait pas plus pour que quelques uns de ses porte-paroles officieux en fassent des tonnes : “Johanna Rolland va avoir un rôle à jouer au niveau national” a ainsi claironné Franck Renaud, directeur de la revue Place Publique, revue qui dit d’autant moins de mal de la municipalité que c’est elle qui la finance.

Un gaspillage durable

Comme le reste (alimentation, consommation, énergie…), la mobilité se doit désormais d’être, elle aussi, “durable”. Cette tarte à la crème de la communication de la Ville et de la Métropole a des incidences bien concrètes sur le quotidien des Nantais. Dans la foulée du déconfinement, et toute à la joie de sa réélection, Johanna Rolland a en ainsi donné le feu vert (naturellement !) aux élus d’Europe Écologie pour imaginer un “plan vélo-piéton”. Avec les conséquences que l’on sait.

Consciente des répercussions de ces aménagements et de la grogne suscitée, la maire de Nantes s’est empressée d’indiquer que ce plan serait “soumis à évaluation”. En gros, on décide, on crée la pagaille et, après, on réfléchit. Dans les couloirs de l’Hôtel de Ville, on murmure que JR serait furieuse. Elle estime que les Verts ont poussé “le bouchon un peu loin”. Jolie formule, certes, mais cela ne sera pas sans conséquences. Les aménagements réalisés seront-ils pérennisés ? Va-t-on les supprimer ? Ou les réaménager ? Faire et défaire… le suspense est intenable.

En attendant, entre le 28 septembre et le 28 novembre, “3 200 habitants de l’aire urbaine de Nantes” vont être interrogés par téléphone afin qu’on puisse déterminer “comment ont évolué les déplacements”. Bertrand Affilé, vice-président de Nantes Métropole en charge de la mobilité, rappelle que “Nantes Métropole mobilise chaque année des moyens importants pour améliorer les conditions de transport et de déplacement” (sic). Au vu des résultats, on n’en demandait pas tant.

Des travaux effectués, cet été, sans concertation, qui devront sans doute être refaits, une enquête confiée à la société Alyce pour valider a postériori les décisions prises… voilà une gestion sans doute exemplaire elle aussi. Comme la mobilité, le gaspillage devient, lui aussi, “durable”.

J.C.

2 réponses sur “Johanna Rolland : un goût de bouchon !”

  1. Bonjour Julien Craque,
    Merci de m’avoir qualifié de « porte-parole officieux » de J. Rolland, un ami m’ayant signalé cette nouvelle compétence ! Du coup j’ai réécouté mon intervention du 25/09 sur France bleu Loire océan et sauf erreur de ma part, je n’ai pas tenu les propos que vous m’attribuez…
    J’avoue avoir dit qu’avec cette élection à la tête de France urbaine, J. Rolland « acquiert une stature nationale » et que nous allons « sans doute de plus en plus l’entendre au niveau national » (ce que semblent accréditer diverses interventions depuis), mais c’est tout. Après, chacun est libre de son interprétation.
    Pour ce qui concerne le financement de la revue, les subventions (55% du budget) proviennent de Nantes métropole, de la Carene (agglomération de Saint-Nazaire), du Département et de la Région. Si vous nous communiquez votre adresse, nous vous enverrons un exemplaire.
    Bonne continuation.
    Franck Renaud
    Porte-parole de lui même

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