Voyage à Nantes 2018 : encore un instant, monsieur le bourreau

Plus 12 %

Quand une boutique prolonge une promotion, c’est soit qu’elle a trop bien marché, soit qu’elle a mal marché. Le Voyage à Nantes est prolongé d’une semaine, jusqu’au 2 septembre au lieu du 26 août.

S’agit-il de donner enfin leur chance aux foules qui n’auraient pu accéder à l’Éloge du pas de côté ni descendre dans les entrailles du Carré Feydeau ? Ou bien d’améliorer ses statistiques grâce aux Nantais qui font leurs courses de rentrée ? Réponse avec le prochain bilan du Voyage à Nantes.

Celui-ci a l’habitude de publier un communiqué de victoire dès le rideau tiré. La prolongation décidée par Jean Blaise lui donne en tout cas une semaine de réflexion supplémentaire.

Pour comparer utilement l’édition 2017 et l’édition 2018 du Voyage à Nantes, il faudra tenir compte de ces sept jours, soit 12 % de durée supplémentaire. Les comparaisons les plus sûres portent sur les sites avec billetteries : on connaît exactement le nombre de billets vendus. Les sites avec compteur sont déjà beaucoup moins fiables. Quant aux sites avec médiateur, le comptage est largement subjectif. L’an dernier, d’ailleurs, le Voyage à Nantes avait renoncé à prendre en compte les « étapes dans l’espace public ne permettant pas un comptage précis (Place Royale, Bouffay, Micr’Home…) ».

Voici donc un petit tableau indicatif de sites avec billetterie, à compléter le jour venu pour comparer les deux éditions. Les scores 2017 ont été augmentés de 12 %.

Étapes du Voyage à Nantes

2017 + 12 %

2018              

Château des ducs de Bretagne – musée et expo

63 239

Machines – Galerie

114 800

Machines – Carrousel

107 791

Machines- Voyage Grand Éléphant

36 708

Musée d’Arts

100 388

Muséum d’histoire naturelle

26 226

Musée Jules Verne

10 282

Planétarium

3 136

 

Un Voyage à Nantes de plus, est-ce un de trop ?

Toute la presse en parle : juillet 2018 a été une période moins faste que l’été 2017 pour le tourisme en France.
L’an dernier, Le Voyage à Nantes avait embouché des trompettes victorieuses : les touristes étaient venus plus nombreux dans la ville. Assurément. Comme à peu près partout. Un peu plus qu’ici, un peu moins que là. Le littoral breton avait fait mieux.

Et en 2018 ? A vue de nez, Nantes n’échappe pas à la tendance. « Au Hangar à bananes, le mois de juillet n’a pas été aussi fructueux que les années précédentes », titrait Ouest France lundi soir. Les installations du Voyage à Nantes n’immunisent pas l’économie touristique locale. Ont-elle jamais eu un effet véritable, d’ailleurs ? En tout cas, il s’est vite émoussé.

Après Les Allumées, seul vrai titre de gloire de sa longue carrière, Jean Blaise expliquait avoir volontairement limité le festival à six éditions. Et encore la sixième, La Havane, n’avait-elle pas eu lieu pour cause de fâcherie avec Cuba. Une de plus aurait été une de trop. Le Voyage à Nantes en est à sa septième édition.

Google Trends

Voici un indice qui ne trompe pas. Google Trends permet de voir à quoi s’intéressent vraiment les internautes. Qu’enseignent leurs recherches en ligne sur « Le Voyage à Nantes » (ou « le voyage a nantes » : si les capitales n’ont pas d’incidence, l’accent sur le « à » en a une) ?

Google Trends, les vrais chiffres du Voyage à Nantes

Les recherches n’ont jamais été plus nombreuses que la première année, en 2012, et même plus précisément lors de la campagne de lancement. Les recherches sur « le voyage à nantes » au mois de juin 2012 forment l’indice 100. Les recherches sur « le voyage a nantes » ont atteint leur maximum, à l’indice 34, le même mois, en juin 2012. Pour le mois de juillet, voici les résultats d’année en année, en indice, au niveau mondial :

Recherches sur

2012

2013

2014

2015

2016

2017

2018

« le voyage à nantes »

61

32

33

47

37

31

15

« le voyage a nantes »

17

14

18

26

16

17

8

La tendance à la baisse est donc claire et s’accentue fortement en 2018. Au niveau français, l’évolution est comparable. Et pour cause : les recherches effectuées sur Google émanent de France pour la plupart. Google Trends n’est pas en mesure de citer un pays étranger d’où émanerait ne serait-ce que 1 % des recherches, et cela quelle que soit la période considérée (depuis une heure, depuis un jour… ou depuis 2004, comme dans le graphique ci-dessus).

Le tourisme étranger à Nantes ne progresse pas plus qu’ailleurs et dépend des évolutions de l’économie internationale. Au bout de huit ans, Le Voyage à Nantes n’a pas été capable d’imposer Nantes comme une destination internationale ainsi que l’espérait Jean-Marc Ayrault. Il reste une manifestation essentiellement franco-française et Nantes doit remettre au pot chaque année pour obtenir un effet de moins en moins porteur. 

Sven Jelure

Nantes : toujours plus de voyageurs

À chacun son toit. Comme d’autres villes, Nantes a vu, ces derniers mois, de nombreux immigrés arriver sur son territoire. Faute de logements, ils se sont installés, au fil d’expulsions successives, près de la place du Commerce. Le square Daviais est devenu leur refuge. Des dizaines de tentes, pour près de quatre cents personnes. Sans toit, ni installations sanitaires.

On peut toujours faire plus. Srtout à Nantes.

Un toit et des sanitaires

Il y en a pourtant pas très loin, près du restau universitaire et du skatepark de Ricordeau. Ce toit, il protège le chantier de réfection de la fresque à la gloire de Nantes et de celles et ceux qui ont marqué son Histoire. Et les sanitaires sont une contrainte légale pour un chantier de longue durée. Accès réservé à ceux qui y travaillent.

 

On peut toujours faire plus. Srtout à Nantes.

La mairie de Nantes, très officiellement, à fait part de son opposition à l’arrêté d’expulsion concernant les immigrés. Soit. Mais, très concrètement, on fait quoi pour accueillir ces jeunes (pour la plupart) qui ont fui les horreurs de la guerre et la misère ?

Au-delà des postures qui ne mangent pas de pain (surtout de ceux qui n’en ont pas !), un peu plus de fraternité ne ferait pas de mal dans une ville qui fit fortune dans le commerce d’esclaves.

Julien Craque

Pour en savoir plus sur l’accueil à Nantes : http://avf.asso.fr/fr/nantes

Plus de poubelles derrière le théâtre Graslin

Voyage à Nantes : le pas de côté

La ligne verte du Voyage à Nantes 2018 traverse la place Graslin et s’aventure même rue Corneille pour l’installation Inside de Daniel Firman. Mais il ne faudrait pas qu’un touriste non moutonnier fasse un pas de côté jusqu’aux arrières du théâtre.

Il y découvrirait d’une part que Nantes n’a pas attendu Jean Blaise et Philippe Ramette pour se doter de sculptures en forme de clin d’œil. Il y a plus de trente ans que le groupe La danse du sculpteur portugais Charles Correia, ancien des Beaux-arts de Nantes, anime la rue Scribe sous les yeux de spectateurs en trompe-l’œil.

Notre touriste y découvrirait aussi que Nantes n’a pas toujours pour les œuvres d’art le respect que Jean Blaise prétend qu’elle a…

Sven Jelure

Arbre aux hérons : le “plus” des donateurs

Les Machines de Lille. Quel drôle de nom pour les machines de Nantes

Il était dit que les donateurs seraient récompensés. Après une intense campagne de promotion, ils étaient officiellement 5 511 à avoir répondu à l’appel pour le financement participatif  de l’Arbre aux hérons. Et à avoir mis 373 525 euros dans la cagnotte. À peu près 1 % du coût estimé de l’entreprise.

5 511 donateurs pour 373 525 euros, c’est un peu moins de 67 euros par personne. Pas si cher pour entrer dans l’Histoire. Mais tout le monde n’a pas été aussi généreux. Il y a les “gros donateurs” (2 883 à plus de 50 euros) et les autres. Les premiers recevront donc en “cadeau” le dernier croquis du projet, signé par les auteurs. Quant aux petits donateurs, ils se contenteront (défense de rire !) de la version numérique.

Faute d’avoir été réélue députée, Karine Daniel a pris en charge la “fondation” chargée du suivi financier du projet. Si elle se félicite du nombre de donateurs “plus important que prévu” (sic), elle indique que, sur les 370 525 euros collectés via Kickstarter, tout n’ira pas à l’Arbre aux hérons : il faut déduire de cette somme “80 000 à 100 000 euros” de frais.

Au final, la vaste campagne de collecte de fonds aura donc rapporté moins de 1 % du coût du projet. Même pas le 1 % culturel ! Mais réjouissons-nous, nul n’a parlé de l’Arbre aux pigeons. Le projet, porté par François Delarozière et Pierre Oréfice, reste programmé pour 2022.

2222 aurait été plus vendeur 🙂

Toujours plus de personnages sur le mur de Royal de Luxe

Un nouvel édifice en tôle devant le restaurant universitaire Ricordeau : non, ce n’est ni une installation du Voyage à Nantes, ni une extension du bidonville naissant du square Jean-Baptiste Daviais. Nantes Métropole consacre 70.000 euros à la réfection du mur de Royal de Luxe.

Ce mur en ruine n’a que sept ans, mais c’est un pan d’histoire internationale. En 2010, le Mexique fêtait le bicentenaire du début de sa guerre d’indépendance. Parmi les manifestations organisées à l’attention du bon peuple figurait El Xolo, un spectacle de rue confié à Royal de Luxe. Prévu pour Mexico, il avait finalement eu lieu à Guadalajara en novembre, en présence de Jean-Marc Ayrault. Dans la foulée de ces réjouissances, Nicolas Sarkozy avait décidé de faire de 2011 « L’Année du Mexique en France ». Plus de 350 événements avaient été programmés. Dont, à Nantes, une représentation à domicile d’El Xolo

Un mur pour lequel Ayrault a renié Florence Cassez
Catastrophe ! le 10 février 2011, la justice mexicaine confirmait la condamnation de Florence Cassez, ressortissante française accusée d’enlèvement et de participation à un groupe armé. Nicolas Sarkozy, qui avait mouillé la chemise pour faire sortir la belle de prison, révisait la vocation de 2011 : l’année serait désormais consacrée à Florence Cassez et non plus au Mexique. Des centaines de manifestations étaient annulées ou amputées : un énorme gaspillage de bonnes volontés et d’argent public*.

Le tout dans un contexte d’unanimité nationale digne d’une coupe du monde de football. Martine Martine Aubry, première secrétaire du P.S., demandait aux maires socialistes de soutenir Florence Cassez en renonçant à toute manifestation labellisée « 2011, année du Mexique ». La ligne de Jean-Marc Ayrault était toute tracée puisqu’il avait lui-même publié sur son blog, le 25 novembre 2010, un billet énergique intitulé « Soutien à Florence Cassez ». Allait-il retenir Jean-Luc Courcoult par les bretelles et annuler l’hommage nantais au Mexique ? Non : le 27 mai 2011, il avait bien lancé le spectacle nantais, et tant pis pour Florence Cassez.

Royal de Luxe montrait encore quelque imagination à l’époque. À ses géants habituels, recostumés en paysans mexicains, il avait adjoint un grand chien noir sorti d’un bloc de glace et un mur tombé du ciel. Un mur mexicain, bien entendu, décoré d’une fresque à la manière du peintre Diego Rivera. Elle représenterait, avait-on annoncé, deux cents personnages de l’histoire de Nantes. Hélas, lors de son dévoilement, on n’en comptait qu’une cinquantaine, environnés de silhouettes anonymes.

Un décor fait de bric et de broc
Puisqu’il s’agissait d’un décor conçu pour un spectacle mexicain, on y trouvait quelques personnages ad hoc, à commencer par Diego Rivera lui-même mais aussi sa propre épouse, Frida Kahlo et le brigand-révolutionnaire Zapata. Côté nantais, Jean-Luc Courcoult et le décorateur du mur, David Bartex, avaient puisé dans les petits personnages anecdotiques du 20e siècle auxquels le journaliste Stéphane Pajot avait consacré deux ou trois livres : le brocanteur La Bouillotte, les demoiselles Amadou, l’acrobate Willy Wolf qui s’était tué en plongeant du pont transbordeur, etc.

Ils avaient aussi portraituré quelques personnalités contemporaines comme Alain Chenard et Georges Courtois, auteur d’une prise d’otages au palais de justice en 1985. Ainsi que divers monuments, techniques et circonstances : le château des ducs de Bretagne, la grue jaune, les grèves des ACB, la Mi-carême, la couture des boîtes de sardines, etc.

Installé place de la Bourse, au bas de la rue Jean-Jacques, le mur était un décor éphémère destiné à durer le temps du spectacle de Royal de Luxe. Il avait plu : on avait décidé de le pérenniser. Mais l’architecte des bâtiments de France avait refusé qu’il reste planté en plein Nantes du 18e s. On l’avait donc déménagé au début de la chaussée de la Madeleine, où il se trouve toujours.

Si l’on veut pérenniser le mur, autant le remplir correctement
Le temps a fait son œuvre : d’abord destiné à durer trois jours, le mur n’a pas résisté aux intempéries. Rénové une première fois, il est vite redevenu une ruine malpropre, où curieusement certains personnages résistaient mieux que d’autres aux outrages du temps – en particulier la duchesse Anne. Il est si dégradé qu’il n’est pas question d’une rénovation : il s’agit de le refaire entièrement. D’où le budget prévu, qui représente 833,33 euros HT pour chacun des 84 personnages et objets figurés.

Mais à quoi pérenniser un décor temporaire dont presque tout le monde a oublié l’origine ? Si l’on refait le mur pour de bon, autant en profiter pour représenter vraiment les personnages de l’histoire nantaise. Car si les marginaux y abondent, il en manque beaucoup de plus significatifs.

  • Le mur représente des écrivains comme André Breton et Elisa Mercoeur. Pourquoi pas Émile Boissier, René-Guy Cadou, Michel Chaillou, Youen Drezen, Marc Elder, Paul Guimard, Morvan Lebesque, Jean Merrien, Jehan Meschinot, Thomas Narcejac, Benjamin Peret, Michel Ragon, Hugues Rebell, Jean Sarment ?
  • Le mur représente des peintres comme Edmond Bertreux et Jules Grandjouan. Pourquoi pas George Barbier, Étienne Bouchaud, Alexis de Broca, Camille Bryen, Paul Chabas, René-Yves Creston, Jules-Élie Delaunay, Émile Dezaunay, James Guitet, Jean-Émile Laboureur, Maxime Maufra, Edgard Maxence, Robert Micheau-Vernez, Michel Noury, Charles Perron, Ferdinand du Puigaudeau, Pierre Roy, James Tissot, Auguste Toulmouche ?
  • Le mur représente des sculpteurs comme… comme… Tiens, pas de sculpteurs à Nantes ? Pourquoi pas Georges Bareau, Jean Debay, Daniel Ducommun du Locle, Jean Fréour, Guillaume Grootaers, Charles-Auguste Lebourg, Jean Mazuet, Amédée Ménard, Jules Paressant, Jorj Robin, Rafig Tullou ?
  • Le mur représente des musiciens comme Paul Ladmirault et le père Zim-Zim, mendiant joueur de vielle. Pourquoi pas François Benoist, Louis Bourgault-Ducoudray, Elmer Food Beat, Gaston Serpette, Alan Simon, Tri Yann an Naoned, Louis Vuillemin ?
  • Le mur représente des hommes de religion comme saint Gohard et un ecclésiastique anonyme qui donne l’extrême-onction à Gilles de Rais. Pourquoi pas saint Donatien et saint Rogatien, saint Félix, saint Martin, Geoffroi Pantin, Louis Juchault de Lamoricière ?
  • Le mur représente des condamnés comme Gilles de Rais et Guy Môquet. Et pourquoi pas Charrette, Chalais, Landais, Pontcallec, Montlouis, Talhouët, du Couëdic, Paul Birien, Joseph Blot, Frédéric Creusé, Michel Dabat, Alexandre Fourny, Léon Jost, Yves Bodiguel, le préfet Bonnefoy ?

Veut-on encore d’autres personnages marquants ? Voici en vrac Sophie Trébuchet, les frères Cacault, Jean-Baptiste Ceineray, René-Théophile Laënnec, Guillaume Laënnec, Mériadec Laënnec, Eugène Cornet, Émile Decré, Louis et Pauline Lefèvre-Utile, Louis Babin-Chevaye, Marc Caro, Tirant Le Blanc, Jean-François de Nantes…

C’est trop ? Mais non : chacun d’eux peut remplacer l’une des quelques 150 silhouettes sans identité figurées sur le mur. De qui Johanna Rolland voudrait-elle priver les Nantais ?

Quant à Pascal Bolo, il semblerait qu’on ait renoncé à le représenter pour éviter les confusions avec El Xolo, le chien noir mexicain chargé d’accompagner les morts dans l’au-delà.

https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/royal-de-luxe-lhistoire-del-xolo-racontee-par-jean-luc-courcoult-191536

* Il aurait suffi d’attendre un peu : Florence Cassez a finalement été libérée début 2013. Tout ça pour ça…

Sven Jelure

Un peu plus de formation, svp

88,3 % de réussite ! Le bac 2018 a connu un taux de réussite exceptionnel. Reste que, selon les lycées et académies, on relève des disparités significatives. C’est ainsi qu’au palmarès national des “bons” lycées (établi par L’étudiant pour l’année 2017), il faut plonger dans le classement pour trouver le premier lycée nantais.

Pour ce qui est des résultats au bac, L’externat des enfants nantais fait moins bien que les lycées Saint-Joseph de Châteaubriant, Charles Peguy de Gorges ou Saint-Joseph de Machecoul. L’honneur de Nantes Métropole est toutefois sauvé par La Joliverie (Saint-Sébastien-sur-Loire) et le Lycée du Cens (La Chapelle-sur-Erdre).

La performance “moyenne” des lycées nantais se traduit par des résultats, eux aussi, “moyens” au Concours général 2018. La 271e édition n’a vu que trois élèves nantais (sur près de 18 000 candidats) tirer leur épingle du jeu. Bravo donc à Sylvain Bodet (du lycée Nelson Mandela) pour son second prix en éducation musicale, à François Carre (de Livet) et à William Gelly (des Savarières de Saint-Sébastien-sur-Loire) qui vient compléter le podium.

À la lecture de ces résultats, comment ne pas souhaiter, pour Nantes, de meilleurs résultats dans les années qui viennent. La formation n’est pas seulement un atout pour l’avenir. Elle tient aussi, pour les familles, une place importante dans l’attractivité d’une ville.

 

Toujours plus de dysfonctionnements au palais de justice

Un palais de justice n’a pas que des amis. Celui de Nantes a subi diverses agressions depuis son inauguration en 2000. Le remplacement de six baies vitrées brisées à coups de masse a coûté 100 000 euros en 2012. Pour le protéger, on a fini par installer au printemps 2016 une longue grille dépliante qui barre son parvis d’un bout à l’autre.

Le palais de justice est affligé depuis sa construction de malfaçons diverses. Seraient-elles contagieuses ? Toujours est-il que l’un des pans de la nouvelle grille est tombé en panne voici quelques mois, au bout de deux ans de service. Puis deux. Puis trois. Vers la fin juin, ils étaient quatre.

Aujourd’hui sept, sept pans de la grille ne ferment plus. Pour protéger l’accès du fragile palais de justice, les ouvertures béantes sont barrées par du ruban de marquage zébré blanc et rouge tel qu’on en met autour des chantiers. Pour l’instant, ce dispositif de basse technologie semble fonctionner. 

Sven Jelure

Le musée d’arts de Nantes entre Charlot et Ratatouille

collection du musée d'arts de Nantes

Le musée d’arts de Nantes, peut-être las des artistes confidentiels, prépare pour la fin 2019 une exposition intitulée « Charlie Chaplin et les avant-gardes ». Cette fois, il est à peu près sûr de faire du chiffre en mêlant extraits de films, peinture, photographie, etc.

Pour cette exposition, il cherche à recruter une assistante. Mais au lieu d’une offre d’emploi pour un CDD classique, la direction de la culture de Nantes Métropole a préféré publier un avis de marché portant sur une « Mission d’assistance au commissaire de l’exposition internationale ». Ce qui, après tout, va de pair avec le mélange des genres revendiqué par l’exposition elle-même.

Mélange qui ne se bornera probablement pas à la juxtaposition d’œuvres de différentes natures. La déclaration d’intention du musée peut susciter quelques alarmes :

« De la découverte de Charlot par Léger en 1916, au numéro spécial Disque vert de 1924 consacré à Chaplin, en passant par l’invention du concept de 7e art par Canudo en 1919, qui identifie immédiatement Chaplin comme le premier artiste du médium, l’intérêt des avant-gardes pour ce nouveau moyen d’expression et particulièrement pour Chaplin permet de souligner de nombreuses porosités. »

Cette phrase de soixante mots compose à elle seule un étrange gloubi-boulga. En 1916, Charlot était un personnage déjà très connu dans le monde entier. Il n’avait pas besoin d’être « découvert » par qui que ce soit. 1916 est seulement la date à laquelle Fernand Léger aurait vu pour la première fois un film de Charlot au cinéma ; elle est peut-être importante pour Léger, pas pour Chaplin.

Pourquoi, alors, fixer 1916 comme point de départ de la période couverte par l’exposition ? Pourrait-on dire que le passage de Fernand Léger dans une salle obscure a été le premier signe d’intérêt d’une avant-garde franco-française pour Charlot ? Même pas : Léger avait notoirement été entraîné au cinéma par Guillaume Apollinaire. Ce dernier serait-il moins avant-gardiste ?

Quant à l’expression « 7e art », elle date peut-être de 1919, mais le concept était antérieur : Ricciotto Canudo avait publié en 1911 La Naissance d’un sixième art – Essai sur le cinématographe. Le chantre de « l’impérialisme artistique français » n’était évidemment pas le premier à considérer le cinéma comme un art, et le droit anglo-saxon s’était déjà soucié de protéger les œuvres cinématographiques au titre du droit d’auteur. Et en 1919, bien entendu, considérer Charlie Chaplin comme le « premier artiste du médium » aurait été d’une grande naïveté. C’est d’ailleurs l’année où l’intéressé a cofondé la société United Artists (Les Artistes associés en VF), dont le nom pluriel n’avait pas été choisi par hasard.

Et comme décidément la direction de la culture semble s’acharner à avoir tout faux, le numéro spécial du Disque vert en 1924 n’était pas « consacré à Chaplin » mais à… Charlot.

Toujours plus à côté de la plaque.

https://marchespublics.nantesmetropole.fr/index.php?page=entreprise.EntrepriseDemandeTelechargementDce&refConsultation=15030&orgAcronyme=t5y

Sven Jelure

FCN : Cardoso, l’entraîneur plus…

Miguel Cardoso est donc le nouvel entraineur du FCN. Il remplace Claudio Ranieri dont l’arrivée, il y a un an, était saluée par la presse comme “un choix décisif” pour l’avenir du club. Petite revue de presse : “L’homme force le respect” et, avec lui, “le FCN revit” et “change de dimension”. N’en jetez plus. Un an plus tard, Claudio Ranieri quitte le club par la petite porte et les Jaune et Vert, à défaut de disputer une Coupe d’Europe, parviennent à devancer… Guingamp au classement.

Juin 2018, la presse est appelée à saluer l’arrivée d’un nouvel homme providentiel, Miguel Cardoso. Sans plus attendre, elle ne manque pas de lui tresser des lauriers. On le compare au grand José Mourinho (rien que ça), on parle de “sa philosophie de jeu” (mais oui), on salue sa réputation de “formateur aguerri”. Et on en passe. Seul, un fâcheux parle à mots couverts d’un “bras de fer” (déjà !) avec la direction du club à propos du recrutement. Il va bien falloir en effet quelques renforts après une fin de saison 2017/2018 qui a vu plusieurs éléments de poids quitter le navire dont le capitaine Léo Dubois. Et il se dit que Diego Carlos, la jeune star brésilienne, pourrait bientôt l’imiter.

L’an dernier, un journaliste avait commenté l’arrivée de Ranieri avec une certaine lucidité : “Cela ne suffit pas à envisager le FCN autrement qu’un faire-valoir de notre championnat”. Les faits lui ont donné raison. Autant dire que l’entraîneur – Ranieri hier ou Cardoso demain – n’est peut-être pas le problème du FCN dont le patron, Waldemar Kita, entend toujours faire la pluie et le beau temps. Force est de constater que, depuis son arrivée au club (11 ans déjà !), on aimerait juste une éclaircie. Mais rassurez-vous, il l’a promis en avril dernier “cette équipe va grandir”. Certains n’attendent que ça.