Plus de câlins pour les commerçants

La manifestation du 14 septembre dernier a de nouveau laissé quelques traces dans le centre-ville nantais. Même si ce “rassemblement national contre le pouvoir en place” a réuni moins de 2 000, les commerçants ont connu un nouveau samedi soir.

Comme après chaque manifestation, Johanna Rolland n’a pas tardé à dénoncer les actes de violence et ceux qui étaient venus à Nantes avec “l’intention de casser”. Il est vrai que, du côté du Square Feydeau, en particulier, les dégâts ont été spectaculaires. Au point que TF1, dans son journal de 13h, a pu décerner à Nantes le titre de capitale des violences urbaines.

Une aide psychologique
Du côté de l’hôtel de ville, à quelques mois des municipales, on commence à s’inquiéter. Au point d’imaginer (défense de rire !) “une aide psychologique” pour les commerçants. Le “scoop” d’Ouest-France, signé Stéphanie Lambert (que quelques confrères facétieux ont baptisée “la voix de son maire”), a suscité des réactions mitigées chez les commerçants nantais qui n’y ont vu qu’un “simple pansement”. Ces ingrats auraient-ils déjà oublié que la Ville (donc les contribuables nantais !) leur a d’ores et déjà accordé une aide de 500 000 euros ? Pour quoi faire ? Pour faire face au remboursement des franchises d’assurances au lendemain des manifestations et pour organiser les animations dans le centre-ville. On croyait que les Gilets Jaunes et associés en étaient chargés…

Pour qui l’ignorait encore, la campagne des municipales est bel et bien lancée. Les 500 000 euros attribués aux commerçants ne seront bien sûr pas comptabilisés dans les frais de campagne mais on ne lésinera pas sur les moyens. Ouest-France se félicite ainsi de la multiplication “des actions pour reconquérir l’hyper-centre”. Place donc à la calino-thérapie municipale et aux opérations de communication déjà programmées.

Un lourd bilan
Il est sans doute trop tôt pour établir un bilan économique des différents mouvements sociaux depuis un an. L’addition s’annonce sévère. Les commerçants, en effet, ne sont pas les seules victimes. Le mobilier urbain est, par exemple, à l’état d’abandon sur le cours des 50 otages. Les passagers des bus et tramways y seront sans doute plus sensibles lorsque la pluie et le froid seront là. À ce jour, aucun chiffre n’a été communiqué sur le montant de ces dégâts. Et pas davantage d’informations sur les moyens mis en œuvre et sur leur coût pour le nettoyage des rues et des façades aux petites heures du dimanche matin.

Fort opportunément, le 21 septembre a été décrété “journée citoyenne de la propreté”. Afin que nul ne l’ignore, la Ville a mis en place une vaste campagne de communication rappelant que “la propreté, c’est l’affaire de tous”. La propreté, c’est simple comme une belle affiche. Compte tenu de l’état de certaines rues, comment ne pas regretter qu’il n’y ait pas davantage de 21 septembre au calendrier ?

Voilà au moins une occasion offerte à chacun de balayer devant sa porte. Et on attend avec impatience, dans la presse, les photos de nos élus s’activant très concrètement à nous rendre (enfin !) la ville plus belle.

 

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